GROUPE JAUNE

“Pour que le Brésil change, nous avons besoin de nous faire entendre.”

L’école CIEP 199 Charles Chaplin est située dans le quartier de Jardim Gramacho, à Duque de Caxias, une ville de la grande banlieue de Rio de Janeiro (Baixa Fluminense) de près d’1 M. d’habitants située à une quinzaine de kilomètres au nord-nord-ouest du centre, le long de la baie de Rio. La présence de gangs et le trafic de drogue sont des facteurs d’insécurité, qui vont bien au-delà des dangers liés à la circulation. Jusqu’en 2012, la plus grande décharge d’Amérique latine se trouvait à Jardim Gramacho. Même après sa fermeture, les déchets restent un problème historique, affectant la santé, l’hygiène et l’estime de soi de la communauté.

Les élèves viennent tous de familles à faibles revenus. Mais l’école est l’une des meilleures de la ville et les élèves obtiennent les meilleurs résultats aux évaluations institutionnelles. Tous les élèves sont originaires du quartier mais ils prennent tout de même le bus, car Jardim Gramacho est une zone vaste, divisée en plusieurs secteurs — certains étant même contrôlés par des factions criminelles. Le bus ne passe pas devant l’école, donc ils doivent descendre dans une rue parallèle et terminer le trajet à pied.

Observation et recommandations

L’encombrement des trottoirs, le manque d’éclairage public, les stationnements illicites rendent les élèves vulnérables. La violence urbaine et policière expose les jeunes à des risques quotidiens sur le chemin de l’école. Il faut souvent consulter les actualités avant de quitter la maison, pour savoir s’il est sûr d’aller à l’école. Et il n’y a même pas de passage piéton devant le portail de l’école!

Parmi les problèmes observés:

1. Trottoirs impraticables à cause de l’amoncellement d’ordures

2. Éclairage public insuffisant

3. Passages piétons non signalés ou non balisés

4. Absence de rampes d'accès pour fauteuils roulants

5. Arrêts de bus inaccessibles (sans abris ni rampes)

6. Signalisation routière insuffisante ou décolorée

7. Voitures garées sur les trottoirs

8. Violence urbaine (vols, fusillades, présence de gangs)

9. Trafic de drogue près des écoles

10. Sentiment d'insécurité chez les élèves et les familles

Le problème structurel de la mobilité sûre ne concerne pas seulement l’infrastructure, mais aussi la sensibilisation et l’éducation. C’est pourquoi nous avons décidé de commencer par la base : l’éducation. 

Nous croyons qu’il n’y a pas de changement structurel sans un changement de mentalité. Nous devons construire une nouvelle culture du soin et de la responsabilité. 

Actions de sensibilisation

Nous avons créé une bande dessinée éducative pour sensibiliser les enfants et les adolescents, et nous sommes allés dans les rues pour parler avec les habitants, montrant que de petites actions peuvent sauver des vies.

Nous préparons une réimpression à grande échelle de notre bande dessinée, avec 10 000 exemplaires à distribuer dans les écoles environnantes, en partenariat avec le Département de l’Éducation.

Cette nouvelle édition vise à amplifier la portée du message de sécurité routière, en utilisant des histoires illustrées et des personnages inspirés de la vie de l’école pour sensibiliser les enfants et les adolescents de manière ludique et pertinente. La proposition comprend différentes versions de la bande dessinée pour différents groupes d'âge, ce qui en fait un outil éducatif et créatif qui renforce l'apprentissage, la citoyenneté et la responsabilité en matière de sécurité routière dès le plus jeune âge.

Notre affiche de prévention reflète ce en quoi nous croyons : “Chaque pas, chaque fauteuil roulant, chaque vie compte.”

Et nos vidéos montrent une réalité dure, mais aussi de l’espoir. L’espoir de jeunes qui croient que le changement est possible, et que la transformation commence par nous.

Nos actions ont déjà touché plus de 500 personnes, y compris des élèves, des familles et des habitants. Mais nous ne comptons pas nous arrêter là.

Proposition d’action à fort impact

Nous développons l’application “AlertaVIA”, un outil de signalement anonyme des problèmes affectant la mobilité sûre tels que les nids-de-poule, le manque de signalisation ou d’éclairage. Cette application communautaire enverra les messages directement aux organismes publics concernés.

Inspiré par la plateforme brésilienne « Reclame Aqui », ce projet représente une avancée technologique et sociale majeure pour le programme VIA, favorisant la transparence, la citoyenneté et la coresponsabilité communautaire. L’application est entièrement développée par les ambassadeurs eux-mêmes, avec un lancement pilote prévu en décembre 2025 et une sortie numérique en 2026.